Les marais et tourbières
La flore des marais et tourbières
La réserve nationale naturelle de la Sangsurière et de l’Adriennerie
Située à l’extrémité du Gorget sur la commune de Doville (canton de La Haye-du-Puits), au coeur des marais du Cotentin. La superficie est de 396 ha comprenant les marais de l’Adriennerie (114 ha), les marais de la Sangsurière (231 ha) et l’Anse de Catteville ( 51 ha) . Ce territoire constitue une des dernières tourbières actives de plaine, la tourbe peut atteindre 10 mètres d’épaisseur.
Ce territoire de tourbière est constitué de deux secteurs identifiables : une zone centrale composée de lande tourbeuse dominée par le bois-sent-bon, la marisque et la molinie, comprenant des dépressions caractérisées par la présence de sphaignes et de drosera et une zone périphérique constituée de prairies tourbeuses. La présence floristique est représentée par pas moins de 230 espèces botaniques dont des orchidées comme la Planthère à deux feuilles, la Spiranthe d’été ou encore des plantes carnivores, comme l’Utriculaire et les Rossolis dont les trois espèces protégées au niveau national.
La fonge du marais de La Sangsurière et de L’Adriennerie
Les biotopes rencontrés dans ce marais sont très ressemblants à ceux cités dans la tourbière de Mathon (voir l’article ci-dessous). Les mêmes espèces de champignons y sont rencontrées, cependant, la russule écrevisse inféodée aux saules, assez rare dans le Cotentin est présente dans le marais de La Sangsurière.
Russula subrubens (Fiche)
Galerina hybrida
La réserve nationale naturelle de la tourbière de Mathon
Située entre le bourg de Lessay et le hameau de Mathon, la tourbière de Mathon constitue un écrin de seize hectares de nature protégée, hébergeant des espèces animales, végétales et fongiques typiques des zones humides et des landes. De nombreuses espèces rares et protégées y sont présentes.
En raison de la fragilité de ce milieu naturel, la réserve n’est accessible que lors de visites guidées ou sur demande auprès du gestionnaire du site. (C.P.I.E. du Cotentin)
L’intérêt écologique de la réserve réside dans la diversité des milieux naturels rencontrés sur le site : landes sèches, landes humides, tourbières acides, bas-marais alcalin, boisement tourbeux de saules, vieille chênaie, prairies humides, etc. Cette diversité a un effet un peu déroutant sur les espèces spécifiques de champignons qui peuvent y être rencontrés, les parties boisées abritent les mêmes champignons que nos bois et forêts. Cependant, une trentaine d’espèces peuvent être considérées comme typiques des tourbières et sphaignes de la réserve de Mathon.
La fonge de la réserve de Mathon
Sur la trentaine de champignons issus des tourbières et des sphaignes, sept espèces sont considérées comme typiques des tourbières :
- Galerina paludosa
- Galerina sphagnorum
- Hygrocybe turunda
- Hypholoma udum
- Laccaria laccata
- Laccaria laccata (var. pallidifolia)
- Leccinum variicolor
A ces sept espèces, on peut ajouter Tephrocybe palustris bien que l’on le trouve principalement sur les sphaignes. Parmi ces huit espèces, Galerina puludosa est une espèce banale.
Bien que les deux espèces représentées ci-dessous ne fassent pas partie des espèces considérées comme typiques des tourbières et des sphaignes, elles y sont régulièrement observées.
Galerina uncialis
Gymnopus aquosus
Sur la trentaine de champignons issus des sphaignes et tourbières, sept espèces sont considérées comme typiques des sphaignes :
- Mycena adonis
- Agrocybe elatella
- Galerina hypnorum
- Mycena silvae- nigrae
- Mycena epipterygia
- Entoloma cetratum
- Lactarius lacunarum
Dans ces sept espèces deux sont ubiquistes : Mycena epipterygia que l’on trouve en forêt, parmi les herbes, parmi les fougères mais itou parmi les mousses. Entoloma cetratum que l’on trouve aussi bien dans les landes humides que dans les sphaignes.